Photo prise en 2011 : Jean BARDOT  (2ème en partant de la gauche)

avec Germain BUCHET et leurs épouses

28 septembre 2018

nous venons d'apprendre le 

Décès du Lieutenant Jean BARDOT

 

 né le 12/5/1933

 Campagne d'Algérie 

Blessé, à la tête sa section, le 15/12/1959

Il ré-intègrera le Bataillon le 3/2/1960

Sera nommé "Officier des transmission"

 

Jean Bardot

Né en 1933 à Courbevoie, il est attiré par l’aventure. Ainsi à 19 ans, il se lance avec 2 copains dans un raid promotionnel pour les scooters Bernardet, concurrents de la Vespa sur ce marché. En gros, il s’agit pour les 3 jeunes de réaliser un paris-Dakar avant l’heure.

L’opération a failli mal se terminer dans le Sahara, faute d’avoir pris suffisamment d’eau. Son père, ayant fondé une société au Brésil, il décide de le rejoindre. Il est alors sursitaire pour le service militaire. Le consulat ayant omis de lui faire parvenir son appel sous les drapeaux, il se croit oublié. Lors d’un voyage en France, fin 58, il est arrêté comme « insoumis », incorporé à Maisons-Lafitte. Il est retenu pour l’école des EOR à St-Maixent promotion 905 ; c’est là où je l’ai rencontré. Nous étions dans la même section, son lit était au-dessus du mien.

C’est un excellent copain, super démerde, expert en trigonométrie appliquée au terrain : il a fait réussir l’épreuve pratique à tous ses copains. Il a été classé sous-lieutenant à la sortie. Il a choisi le Bataillon de Corée au grand amphi de sortie.  Bardot arrive le 22 novembre 1959 au Bataillon ; il est affecté à la 1ère Compagnie.

Blessé le 15 décembre 1959, il revient au service fin février. Le colonel de la Casinière lui apprend alors qu’il ne sera plus en Section mais Officier Transmission. Il refuse mais il est envoyé en stage à Alger. A la suite de démêlés avec les responsables du stage, il en est exclu avec quelques jours de consignes.

Presque « félicité » par l’encadrement pour sa performance et pensant repartir au crapahut, il est déçu de se voir confirmé Officier transmission.

Nota = quand je me suis présenté au Colonel de la Casinière en novembre 1960, il m’a demandé si je connaissais quelqu’un au Bataillon. J’ai cité Jean Bardot. Il m’a rétorqué « vous avez un copain rigolo ; je vais le faire appeler mais ne soyez pas pressé ». En effet Jean est arrivé 3 ou 4 heures après, l’air débordé, mais pas surpris de me voir là.

Il a quitté le Bataillon (Régiment) en mars 1961 pour reprendre ses affaires au Brésil. Il a fait quelques séjours en France où il a toujours de la famille.

Il est marié et a 3 filles. L’une d’entre elles a fait ses études d’avocate en France.

Sa vie au Brésil n’a pas été de tout repos. Il avait fait l’objet d’une demande de rançon, ayant été enlevé pendant une semaine. C’était un optimiste : ayant été soigné d’un cancer. Il disait : « je m’en suis sorti déjà une fois ; ça va aller ». Il est décédé le 16 mai 2018.

Il est titulaire de la CVM avec Palme.

Lt Germain BUCHET